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y a que quelques pas à faire, entre son jardin et le sien - lippes prononcent des vers vide de sens, bercés d'une sonate presque miraculeuse (notes aléatoires venues d'un rêve où elle était heureuse). sohel connaît cette rue par cœur, de son début jusqu'à sa fin. c'est presque les yeux fermés qu'elle le rejoint ! défi à elle-même sans craindre cette fois d'être en retard, claquements délicieux contre son dos (l'ivresse en bouteille s'entrechoque contre quelques merveilles). de détours polis elle ne s'éprend pas; direction le garage sans penser une seconde à la case départ. poignée tournée, entrée silencieuse... le sac est rapidement déposée alors qu'elle erre entre les éléments qui jouxtent son inspiration (c'est ici même que les idées fourmillent par million). elle a de la tendresse pour ces murs mal-recouverts de boîte à œufs, ces trépieds recouverts d'autocollants jaunis et les posters abîmés de leurs groupes préférés. c'est peut-être les moments passés (racontés pour certains) qu'agitent en elle cette nostalgie sirupeuse...  

discrètement, sohel se poste derrière la porte reliant la maisonnée à l'antre musicale: rarement de ceux que l'on félicite pour leur avance, la vile ne compte pas laisser passer cette chance ! camouflée dans cette ombre discutable, elle entend l'âme à surprendre - l'hôte des ces âmes mélodieuses... le pauvre leo chez qui la cruelle compte bien au moins provoquer un arrêt cardiaque. de quoi mettre une sacrée ambiance dans la salle ; et ce dès le premier cri.

(ce n'est pas avec moi que la jeunesse s'évanouit)

@elijah tan @odile jankowski @sibylle oka @leo yoon

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à toutes les fenêtres, des bouquets dont odile devine le parfum ; sur son vélo elle observe les pétales fripés : débris d’ostara qui s’éloigne -comme combray derrière elle. elle pense aux bouquets devant les fenêtres des parents, si loin, là où personne ne comprend… le soleil est déjà bas alors odile accélère : dernière arrivée ne veut pas se faire attendre -parce que parfois elle a peur qu’ils l’oublient, elle qui ne brille, ne parle pas aussi fort.
au loin elle voit une silhouette, devine sohel qui semble presque flotter sur le trottoir. les roues s’arrêtent de tourner : inconsciemment aude pose un pied au sol, observe l’apparition évoluer jusqu’à la porte avant de disparaitre. l’impression d’assister à quelque chose d’irréel lorsqu’elle l’observe, elle, l'aîné stellaire, sans être vue.
le vélo est abandonné contre un mur, le casque au sol. devant la porte elle hésite un instant, respire profondément : de l’autre côté du seuil il y aura le bruit, la lumière et odile ne pourra plus se cacher alors elle profite encore un instant du silence, de l’invisibilité.
c’est la chaleur qui la salue la première lorsqu’elle entre finalement, pique le bout de ses doigts. les yeux parcourent la pièce avant de finalement se poser sur l’apparition, postée derrière la seconde porte. les deux sursautent. tu m’as fait peur ! mais elle ne répond pas, pose un doigt sur ses lèvres. alors odile comprend que de l’autre côté quelqu’un a attrapé la poignée :  elle se met dans un coin et regarde la scène, amusée.

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leo, idiot comme il est, n'a rien préparé.

rien d'inhabituel, en soit, bien qu'il soit pour une fois à l'initiative de la répétition de ce soir. il est donc peu étonnant de le voir s'affairer en cuisine, à sortir paquet de chips et pack de bières, à peine trois minutes avant l'arrivée du groupe. il a les cheveux encore humide de sa douche, son tee shirt seulement enfilé autour de son cou, ses baguettes entre les dents. l'air débile qu'on lui imagine aisément... et puis il y a ce bruit qu'il entend dans le garage, ce sursaut qu'il comprend, et un soupir qui s'échappe d'une manière ou d'une autre quand il attrape tout le bordel qu'il avait préalablement disposé sur le comptoir (bordel composé essentiellement de biscuits apéros en tout genre, les fameux packs de bières, le tambourin qu'il avait laissé dans sa chambre, plusieurs bouteilles d'eau ; et, non, personne n'a aucune idée de comment il fait tenir tout ça dans ses bras).

et puis il passe la porte qui l'amène au garage, sans trop savoir qui il va y trouver. sans imaginer le drame qui va s'y dérouler. à peine a-t-il mit le pied à l'intérieur de la pièce, qu'un BOUH tonitruant agresse ses oreilles, le déséquilibrant et entraînant dans son mouvement une ou deux bouteilles d'eau qui s'écrase au sol dans un bruit sourd.

— sohel dehwar, je te jure que je vais te tuer.

calme apparent -- rage bouillonnante au sein de son être. il s'empresse de déposer les diverses collations sur la table basse, avant de retourner vers son amie pour tenter de l'attraper et la chatouiller, mais la garce est rapide, s'échappe malicieusement, et c'est seulement en la loupant qu'il remarque odile.

— oh, hey, aude! jolie journée pour tuer notre chanteuse, tu crois pas ? et ce sourire malicieux qui étire ses traits...

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Le moteur de sa bécane ronronne et trouve son écho dans les ruelles de la vieille ville. Après un rapide détour par leur quartier, et Sybille à l’arrière avec tout son matériel rangé tant bien que mal sous la selle et dans leur sacs, il s’engouffre vers la lisière de la ville, là où il se laisse aller à grimper un peu en vitesse. Il connaît la route par cœur, et emprunte quelques raccourcis comme pour rattraper le temps perdu - il soupçonne qu’à ce rythme, ils seront les derniers sur place.

T’as rien oublié, hein ? Il demande une dernière fois à sa comparse après avoir garé l’engin dans une contre-allée. Il récupère les affaires sous la selle, et emboite le pas de Sibylle jusqu’à l’intérieur du garage. Elijah, tout à fait ignare de la situation de frayeur subie par Leo un instant plus tôt, et de la raison pour laquelle il souhaite la mort de Sohel si tôt dans la soirée, les salue tous d’un et évidemment, les meilleurs pour la fin, avant de déposer le matériel sur une table. Tuez vous un peu plus tard, par contre, qu'on soit pas venus pour rien. Il fouille au fond d’une poche, puis l’autre, et ses doigts rencontrent enfin l’objet convoité : un paquet de clopes, qu’il ouvre pour en tendre une au garçon. Tiens. T’as du feu par contre ? J’ai oublié.

Il se laisse alors tomber dans un morceau de canapé déjà bien usé, en profite pour ramasser les deux bouteilles d’eau échouées au sol, puis s’enfonce confortablement entre les coussins. Ça va, Maude ? Il adresse un geste du menton vers Odile, l’air très sérieux mais quelques lueurs amusées dans ses orbites trahissent l’erreur volontaire - en hommage à toutes ces fois où il s’est véritablement trompé.

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le paysage défile dans un vrombissement singulier, bitume avalé sans finesse alors qu’elijah court après le temps. sibylle s’enfonce à l’arrière de la moto, un sac trop lourd en travers de l’épaule, ses deux bras agrippant la taille du garçon dans l’espoir de rester en selle. les virages seraient fatals si elle rechignait à coller sa joue contre son dos, à resserrer encore sa prise et à réajuster, de temps à autres, la bandoulière en travers de sa poitrine.

« j’dirai à ta mère que t’as encore essayé de nous tuer. »

le constat fuse dans un grognement, et la béquille à peine posée la jeune femme se laisse glisser jusqu’à terre où le poids de son sac manque de la faire tomber. « écoute, j’ai pris tout ce qui me restait. de toute façon s’il manque un truc tu pourras toujours le ramener la prochaine fois. » haussement d’épaules, minois un rien renfrogné. quelques mois se sont déjà écoulés sans qu’elle ne retrouve l’euphorie d’autrefois, lorsque les cours s’achevaient invariablement dans le garage des yoon, en compagnie de ses deux meilleurs amis. la nostalgie frappe toujours lorsque la bande se retrouve et qu’elle s’incruste au nom de cette bonne vieille habitude – en vérité la chanteuse n’a plus à la bouche qu’un relent d’amertume ; elle n’a plus sa place parmi eux, et si personne ne le dit tout haut ça la bouffe tout de même à petit feu.

« saluuut. » lance-t-elle en pénétrant dans cette drôle d’ambiance, grimant ses idées noires derrière un sourire amusé. ses prunelles étudient la scène en silence depuis la table branlante où elle dépose le butin. « quand t’auras fini de te niquer la santé tu viendras voir, leo, je t’ai amené le behringer mais j’ai pas vérifié s’il marche encore. » et à côté de la console, des câbles à ne plus savoir qu’en faire, du bordel récupéré çà et là qui moisit chez elle depuis un an.

« sohel, je t’ai mis des retours et un micro de scène ici au cas où. je savais pas ce que t’avais déjà. » sorcière se fait violence pour un sourire. « et j’ai aussi ramené tous les cds ! y a plein de démos, même des rushs de vieux concerts. » boîte à trésors dénichée dans un coin du grenier. sibylle n’avait que trop hâte de les partager.

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de quelques gestes sohel se trouve une alliée silencieuse ; pacte muet dans l'attente de surprendre celui qui osera franchir la porte piégée - la chose ne tarde pas: et le pauvret s'agite, tremble et peste ! un chaos sublime qui la fait rire aux éclats. la vilaine ne craint rien des menaces en l'air, s'attendrit devant les tentatives de vengeance... jusqu'au duo qui vient compléter la danse (leur joyeux désordre). à son tour elle vient s'effondrer dans le canapé aux côtés d'elijah, tente de suivre les conversations qui se juxtaposent tout autour... elle imagine les mots qui se cogneraient contre une membrane de tambour, rythme magnifique qui la perd toujours un peu.

son prénom détonne d'une voix (avale finalement son attention). sourire reconnaissant pour la sorcière dans une mêlée de hochements de tête ; à croire que cette demoiselle est parfaite !

(ça donnerait presque envie de chercher la petite bête)

« c'est adorable, merci beaucoup. et je meurs d'envie de voir vos bouilles du lycée ! »

elle imagine du gel et pas mal de boutons (à tort ou à raison). une canette de bière déjà en main comme une menace pour le sérieux de cette répétition, sohel descend quelques gorgées avant de reposer la boisson sur la table basse.

lol:

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