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avant l'aube (sibylle)
Elijah Tan
avant l'aube (sibylle) 1be45d85d6048390cf5879b9525252e785bd55c6 pseudo : waltz for venus avatar : emile woon occupation : bassiste de la bande / vendeur dans la boulangerie familiale / livreur Messages : 101
Elijah Tan
slow and steady
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avant l'aube (sibylle)
avant l'aube

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Whisky-coca entre les doigts, le myocarde battant au rythme des basses et des rires de ses convives, Elijah laisse l’alcool diluer ses pensées et vaque entre les uns et les autres, puis se laisse choir sur le cuir du canapé marqué par ces soirées qui se ressemblent tant. Toujours les mêmes visages entre les mêmes murs, l’infatigable marmaille de Combray réunie jusqu’à l’aube dès l’occasion se présente. Elijah ne s’en lasse jamais, bien que parfois l’envie de faire vrombir le moteur de la bécane vers l’horizon sans se retourner le saisisse ; il songe qu’il n’aurait finalement nulle part où aller, nulle part où il se sent autant chez lui qu’à leurs côtés.

Entre deux ombres, il y a Sibylle. Il l’observe, le verre porté à ses lèvres étirées en un mince sourire, et elle ne semble pas s’en apercevoir alors il s’attarde un peu avant de reprendre ses esprits. Les effluves traîtres lui montent à la tête. Il secoue le visage, passe une main dans sa tignasse brune et se tourne vers un autre. Clope impunément taxée, il cherche au fond de ses poches un briquet et se redresse pour se frayer un chemin jusqu’au petit balcon. L’air frais contre ses joues le vivifie un peu, et il fait claquer quelques étincelles dans la nuit afin de rougir l'extrémité du bâtonnet de nicotine. Il tire une taffe, puis deux ou trois et souffle doucement, paisible.

Accoudé à la balustrade, il se retourne vers l’intérieur, où il jette un regard curieux, comme en quête de quelque chose - quelqu’un. Lorsqu’il accroche son regard, il sourit de plus belle - alcool heureux sur ses lippes mièvres. Il lui fait signe, du menton, de le rejoindre, avant de se tourner de nouveau vers la rue en contrebas. C’est sur ces pavés qu’il a fait sa rencontre, là quelque part entre la boulangerie et le pas de sa porte ; c’est sur ces pavés qu’ils se sont construits, aimés, détestés, qu’ils ont rit hier et en rient encore aujourd’hui. Il en connaît toutes les aspérités, et en devine encore parfois les marques des marelles dessinées par milliers ou les traces de ses premiers drifts sur sa première bécane. Les voisins s’offusquaient, grand-mère roulait des yeux et Sibylle, elle, s’en moquait...


Sibylle Oka
avant l'aube (sibylle) 3ecba1b36cc98986fdb48ba4f19cc922 pseudo : ICARE avatar : yuka mannami situation : cœurs et corps dissociés ! peur d’écorcher ses amitiés occupation : pierres fines par milliers, des bijoux qu'elle enchante à l'atelier Messages : 164
Sibylle Oka
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avant l’aube

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les murs ploient sous l’ivresse, la pièce baigne d’effluves saturées qui se meuvent avec les corps, au rythme d’une basse qu’un petit malin s’amuse à pousser, un décibel à la fois.

sibylle s’est laissée tenter, ce soir. ses doigts s’accrochent au gobelet qu’on remplit encore d’un geste trop large, l’alcool mal dilué empeste jusqu’à la faire grimacer mais on ne l’écoute plus. personne ne l’écoute plus d’ailleurs. les rires vont bon train et la liqueur-reine de combray assoit encore sa toute-puissance sur la jeunesse fébrile. les quelques bribes de conversation qu’elle arrache encore sont interrompues par de nouveaux éclats, de nouvelles prouesses à immortaliser sur les réseaux­, et les seules prunelles encore braquées sur elle ne sont bientôt plus que celles d’elijah.­ tendre attention qu’elle feint ne pas remarquer — pour le plaisir, peut-être, d’être regardée ?

les nuits n’ont jamais eu le même visage sous leurs deux toits. les vieilles bâtisses se touchent presque et pourtant le ciel ne s’y dévoile pas pareil ; pile et face de leurs essences décomposées sur le fil d’une longue amitié. il règne chez lui une chaleur torpide, fétu qu’une étincelle saurait faire brasier ; chez elle les poutres soulèvent un monde d’illusions où la solitude passe pour une méditation. il n’y a que la rue entre leurs mondes ; deux porches, puis ils se confondent.

leurs yeux se trouvent sans effort et s’engage une invitation silencieuse — à abolir la distance qu’ils s’imposent trop souvent. elle se fraie un chemin jusqu’au balcon, ses lèvres reflétant le même bonheur simplet jusqu’à ce qu’elle accroche son bras pour ne pas chanceler.

« débarrasse-moi de mon verre, s’te plaît… la prochaine fois qu’on fait un piccolo je prends du jus d’orange. » froncement de sourcils faussement réprobateur envers le garçon qui prenait un malin plaisir, un peu plus tôt, à lui distribuer toutes ses gorgées. « non, tu sais quoi ? la prochaine fois je fais l’arbitre. tu feras moins le malin. »

elle s’accoude à la rambarde de fer, les doigts jouant machinalement dans les fleurs suspendues jusqu’à ce que son regard se perde tout à fait en contrebas.

« alors ? toujours envie de t’enfuir ? »



Elijah Tan
avant l'aube (sibylle) 1be45d85d6048390cf5879b9525252e785bd55c6 pseudo : waltz for venus avatar : emile woon occupation : bassiste de la bande / vendeur dans la boulangerie familiale / livreur Messages : 101
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les traîtres liqueurs allongent les regards qu’il pose sur elle de quelques fractions de seconde ; l’alcool désinhibe et ses gestes menacent de le dénoncer un peu plus à chaque instant. il a pourtant essayé de les tasser tout au fond de sa poitrine ces émotions non désirées qui se révèlent quand elle se penche au-dessus de la balustrade à ses côtés. alors, il tâche d’accrocher ses yeux aux angles de la rue, contre les pavés et les reflets de la lune dans les carreaux de la bâtisse en face.

pas ma faute si t’es une petite nature, il ricane doucement non sans la délivrer de son verre. il fait tourner le liquide qu’il observe un instant en se demandant si c’est encore raisonnable, si les heures qui s’allongent et l’ivresse qui le nargue sont de si bons amis. et encore moins ma faute si t’es mauvaise joueuse. c’est pas moi, c’est le hasard du jeu, eh. la mauvaise foi au bord des lèvres, tordues en un sourire amusé, il joue à l’innocent mais les étoiles au creux de ses iris le trahissent.

à sa question, il échappe un soupir et grimace un peu. hm, j’sais pas, il hausse les épaules. il irait bien au bout du monde mais il n’est pas certain d’y trouver quoi que ce soit de mieux que ce qu’il a à ce jour : l’incertitude est assez excitante, mais le confort de ses habitudes le rattrape toujours. et puis il y a ceux-là, qui braillent derrière eux et qui transpirent sous les basses, les sourires éclatés sur leurs faces ; et puis il y a celle-là, qui se tient à ses côtés, et honnêtement, ça l’emmerderait.

un an sans elle, ça avait été étrange ; pas insupportable, mais désagréable. il avait peiné à s’accoutumer à ne plus la croiser au détour de chaque coin de rue, à ne plus pouvoir l’appeler pour la première idiotie qui traverse son crâne, à ne plus l’entendre chanter lors des répétitions. au départ, ça avait sonné faux ; à la longue, ça l’avait juste peiné plus qu’il n’irait l’admettre. il la taquine d’un coup de coude : ouais, si tu m'accompagnes, y a moyen. lorsqu’il tourne la tête vers elle, il repense à ce qu’il lui avait dit lors de son départ, et il se trouve bien idiot. et merde. non, un an avait suffit. les lèvres mutines, pleines de promesses et de non-dits, il poursuit : tu m’suivrais jusqu’où ?


Sibylle Oka
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il y a ces regards bavards, ceux qui en disent plus long que les mots ; à demi-voilés par la courbe des cils, paupières alourdies par le poids de leur sens, ils ont ce pouvoir fabuleux de figer le temps. cette langue-là, ils la parlent depuis longtemps… et l’alcool sait tout aussi bien la délier. alors sibylle laisse prudemment ses prunelles s’accoutumer à l’ombre du ciel, consciente qu’au fil des âges les œillades se sont fait prose, et son regard retrace vaguement l’horizon.

ah, ils sont beaux à voir ! palpitants enfiévrés par l’ivresse, pommettes rougies de chaleur. seul leur ton se pose juste assez pour trahir les pensées troubles qui ricochent au fond des verres.

coup de coude – et merde, ses yeux ont ripé ! entre deux onyx les voilà encagés.

« »

elle s’est tournée un peu vers lui, une main contre la rambarde, l’autre arrangeant sa frange d’un geste plus maladroit que de coutume. ça cogne un peu fort contre ses tempes. mais elle ne peut réprimer un sourire face à celui qui flotte sur les traits d’elijah. « jusqu’où tu m’supporterais ? » rire, tout bas. pour ne pas laisser l’inquiétude manger son visage. elle a ramené quelque chose, justement pour ça. pour apaiser l’amertume de cette discussion qui semble vouloir s’imposer ces derniers temps.

« attends, j’ai quelque chose pour toi… » sa main disparaît dans les pans de sa robe alors qu’elle s’adosse un peu mieux contre la balustrade, face à lui. le balcon n’avait jamais paru aussi petit.

ses doigts finissent par attraper une longue chaîne qu’ils entrelacent et ramènent contre sa paume. elle prend la main du garçon en coupe dans la sienne, dépose en son creux un morceau de marbre blanc qui reflète la robe de séléné ; le pied de mercure, d’une aile flanqué. l’enchanteresse pourrait presque voir les volutes de son charme émaner de la pierre, la tendresse dont elle l’a ointe quelques jours plus tôt, et lorsqu’elle psalmodiait des prières en façonnant le bijou.

« ça t’aura coûté quelques cheveux mais ça te sera utile si tu prends la route. »

le coup d’œil est fugace, le sourire un peu flou.
« tu le porteras ? »



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