noctambule

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elle est l'oubliée de la nuit, celle sur qui le sortilège de minuit n'aura pas suffit à chasser les ennuis. tout le monde est endormi, drôle d'accalmie après l'orage qui s'est abattu sur sa vie. à avoir l'impression d'être d'un autre univers, à se demander ce qu'elle a fait de travers pour que le petit dernier disparaisse de leur terre. le silence n'est pas d'or; pour noëlle il sonne le désaccord. plus rien ne va à la maison mais tout le monde semble s'être fait une raison. maël est parti, un simple mot pour dire au revoir. et depuis, il ne cesse de pleuvoir.

trois heures sonne et l'enfant terrible est toujours immobile, à fixer le plafond comme s'il allait lui apporter réponses à sa pluie de questions. à trop s'interroger sans savoir pas où commencer, elle en a le tournis l'enfant du pays. elle en a le cœur meurtri, qui part en vrille sans qu'elle n'arrive à le contenir. encore maintenant, les torrents dévalent son visage tendre. et sans crier garde, à revêtir pull et vieilles baskets usées pour s'échapper sous le manteau étoilé. s'enfuir de l'absent qui a creusé ce trou béant au milieu des portraits accrochés dans l'escalier.


les mèches envolées, venues s'accoler à sa peau trempée. elle arrive devant la grande bâtisse, où les lettres deviennent prisonnières du papier pour dévoiler histoires et pléiades enchantées. le vélo déposé, son doigt s'empresse sur la touche métallique. à savoir le réconfort tout près, l'enfant sauvage n'en a que faire l'heure avancée. l'impatience pour meilleure amie, là voilà qui torpille dans la rue pour avoir aperçu sur la fenêtre à la lumière déchue. « allez lou, qu'est-ce tu fous ... ». et noëlle, elle a jamais cessé d'être cette gamine qui n'attend jamais sagement. à venir cueillir petit bout de sol décroché pour aller réveiller l'ami tant adoré. le premier loupe sa course de peu mais le second vient taper contre la surface vitrée. et il apparait enfin, l'être divin.

« j'te réveille ? » qu'elle souffle avec ce sourire malice. celui qui toujours accompagne le complice. celui aux fleurs de lys.

noctambule

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et dans une immensité bafouée, rêve s'immole (s'envole) — réveillé. sonorité se dévoue puis petits cailloux contre verre se jouent : incompréhension en première raison (émerge des jolies saisons), submerge nouveaux horizons. soupire (déclinaison) de belles illusions.

levé, sans rien allumer : factices se suffisent dans la rue d'à côté. ouverture se fait, en contre bas petite fée. il n y a qu'elle pour s'y tenter, pourquoi n'y as-tu pas pensé.


noëlle ?
mais qu'est-ce que tu fais là ?


à en rire (plutôt qu'à la maudire), pour elle
elle aux difficultés qui se voient mourir.


j'arrive !


sans attendre réponse, sans attendre une once de prononcés, car son sourire étiré témoigne de sa perfidité habillée. elle n'a jamais changée, malgré son départ (ses effacés). elle n'a jamais changé (et en cela, tu es soulagé).

porte déverrouillée, bois élancé devant la nymphe désormais. sans avoir pris la peine de couvrir peau dénudée — presque plus de secrets.


rentre il fait froid,
t'es complètement malade
si tu choppes la crèves je viendrais pas t'aider !


(mensonge, mensonge), inquiet. à voir sa silhouette précipitée, à voir sa silhouette abrégée.


tu veux boire quelque chose ?


formalités, avant d'en venir aux réalités.


qu'est-ce qui se passe ?


à attendre qu'orage se fasse (trépasse) les ombrages.

mais jamais je ne te laisserais sur ce rivage, car je sais que tu ne peux plus tourner les pages des idées sauvages.